Comment le Ministère de l’Intérieur se met au service du candidat Sarkozy !

Qui est Cesare Battisti

Cesare Battisti est un écrivain et ancien activiste politique italien, ancien membre des prolétaires armés pour le communisme, organisation terroriste d’extrême gauche active durant les « années de plomb ».

Emprisonné en 1979 et condamné en 1981 pour appartenance à bande armée, il s’évade et se réfugie alors au Mexique. En 1988, il a été jugé par contumace et reconnu coupable d’avoir commis l’assassinat du surveillant de prison Antonio Santoro (Udine, le 6 juin 1978) et de l’agent de police Andrea Campagna (Milan, 19 avril 1979). Il est également jugé complice de l’assassinat, de deux commerçants Lino Sabbadin, militant d’extrême droite (Santa Maria di Sala, Venise, 16 février 1979) et Pierluigi Torregiani, bijoutier (Milan, 16 février 1979). Pour ces crimes, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d’assises d’appel de Milan.

Protégé par la doctrine Mitterrand, il séjourne librement en France à partir de 1990, et écrit des romans policiers.

En 2004, le gouvernement français change de politique, et s’apprête à l’extrader en Italie ce qui nourrit un débat français sur l’opportunité de son extradition ; Cesare Battisti disparait alors jusqu’à son arrestation au Brésil le 18 mars 2007.

Pourquoi l’arrêter aujourd’hui ?

La gauche, dans la continuité de Mitterrand, soutient Cesare Battisti et milite pour sa liberté. François Hollande lui avait rendu visite en 2004, Les Verts et la LCR continuent à le défendre. Noël Mamère a dit : « J’accuse Chirac et la droite de ne pas avoir tenu la parole de Mitterrand qui s’était engagé à ne pas extrader les Italiens des années noires réfugiés dans notre pays ».

Alors l’arrestation de Battisti est l’occasion pour notre Candidat-Ministre non seulement de démontrer l’efficacité de ses services, mais aussi de mettre la gauche dans une position délicate, celle de défendre un ancien activiste de gauche condamné dans son pays d’origine, au nom d’une promesse de Mitterrand.

Que cette arrestation intervienne à un mois du premier tour de l’élection présidentielle est du pain béni pour Nicolas Sarkozy. Pur hasard ?

Nicolas Sarkozy en profite

« C’est Interpol qui fait obligation aux différentes polices à travers le monde de donner des renseignements quand nous en avons, sur des gens qui sont recherchés », a justifié dimanche soir Nicolas Sarkozy. « La police française collabore avec les autres polices du monde. A partir du moment où il y a un mandat lancé par la justice italienne, il est tout à fait normal que la police française collabore ». Le ministre de l’Intérieur a souligné que l’ex-activiste italien d’extrême-gauche était « poursuivi par une justice d’un Etat démocratique et européen, l’Italie », ajoutant : « M. Battisti fera valoir ses droits en Italie. Ma conception de la justice et de l’Europe, ce n’est pas de m’ingérer dans les affaires des Brésiliens et des Italiens ».

Par ailleurs, pour une fois que Nicolas Sarkozy peut défendre l’indépendance de la justice, il ne s’en prive pas, preuve en est son intervention au journal de 20h de France 2 le 19 mars au soir. La justice doit rester indépendante, surtout lorsque cela sert les intérêts de Nicolas Sarkozy.

Mais il a "un peu aidé" le hasard

En effet, dans son édition du 31 janvier 2007, le Canard enchaîné nous disait :

Sarkozy relance la traque de Cesare Battisti

Le ministère de l’intérieur a relancé la traque de Cesare Battisti, écrivain et ex-activiste italien en fuite depuis août 2004.

Sarko veut en faire un coup politique.

Il s’est en effet souvenu que François Hollande s’était rendu à la Santé serrer la main de l’auteur de polars, lorsque celui-ci était incarcéré.

Et le candidat de l’UMP de calculer : que fera le compagnon de sa rivale socialiste si Battisti est à nouveau embastillé ?

Le Canard Enchainé - 31/01/07

Troublant, n’est il pas ? Il semblerait que nos services de police aient fait plus que « donner des renseignements quand nous en avons », mais aient participé très activement à la recherche de Cesare Battisti.

Surtout quand on sait que ce sont des écoutes de ses soutiens en France qui ont permis de remonter jusqu’au téléphone portable de Battisti. Une forme de collaboration active, que bien entendu nous n’avions pas pu entreprendre depuis 2004, date à laquelle Cesare Battisti était parti au Brésil.

Ainsi, Nicolas Sarkozy aurait mobilisé pendant un mois et demi les moyens de l’Etat (et donc nos impôts) pour son prestige personnel et pour embarrasser ses adversaires dans la campagne présidentielle.

Cet homme est sans scrupules, avide de pouvoir et adepte de l’utilisation de tous les moyens pour arriver à ses fins... personnelles !!!

Ne votez pas pour lui.

Sources :
 Le Canard enchaîné du 31 janvier 2007
 Wikipedia : Cesare Battisti
 Le Figaro : Affaire Battisti : les socialistes en porte-à-faux
 Bellaciao.org : Sarkozy relance la traque de Cesare Battisti
 TF1.fr : Battisti s’invite dans la campagne présidentielle et Les avocats de Battisti le rejoignent au Brésil