lundi 22 décembre 2008, par Jacques
Si on refait un parallèle rapide, dans les années 20, le surendettement des ménages a provoqué une crise majeure, une grande dépression, et cette crise a été le terreau du populisme qui aura résulté en une guerre des plus sordides et des plus meurtrière.
Les solutions à la crise de l’époque, après il ne faut pas l’oublier quatre ans de dépression, avaient été de restaurer la confiance et de relancer l’économie par une politique d’endettement public.
Bref, Roosevelt et Keynes avaient rallumé la machine à coups de subventions, après des années de purge des excès précédents.
Aujourd’hui, nous avons à nouveau une bulle de crédits, qui nous a permis d’entretenir un niveau de vie (global) sans rapport avec le travail réel que nous fournissons, cela étant encore accentué par la main d’oeuvre à bas coûts dont nous bénéficions dans les pays en développement.
Et maintenant que ce déséquilibre n’est plus supportable, le système vacille et chute, découvrant ainsi ses défauts, jusqu’alors noyés sous des montagnes de crédit.
Le réflexe de nos gouvernants, face à ce choc d’une ampleur séculaire, est de tenter d’amortir la chute, en essayant de noyer à nouveau les problèmes sous des montagnes de crédits, mais publics cette fois-ci, et en espérant des jours meilleurs.
On ne soigne pas le mal par le mal, contrairement au dicton populaire.
La crise que nous traversons actuellement est une crise du crédit, qui suit le développement d’un modèle où des pays producteurs de biens et services réalisent une forme de dumping, en produisant à bas coûts tout en achetant notre dette, dévaluant ainsi leur monnaie. Il en résulte pour nous des produits certes bons marchés, mais produits pour l’immense majorité en dehors de notre espace économique européen.
Ainsi, une relance de la consommation actuellement pourrait soulager au quotidien nos concitoyens face à leurs difficultés conjoncturelles, mais ne serait qu’une substitution par l’endettement public à une bulle de l’endettement privé, bref une rustine, et cela ne bénéficierait finalement qu’aux pays émergents qui seraient ainsi provisoirement confortés dans leur politique de dumping industriel.
A mon sens, les vraies solutions à envisager dans une approche pérenne seraient non pas une pâle copie de ce qui à marché il y a près d’un siècle, la construction d’autoroutes et de chemins de fer, mais plutôt :
Je pense que la gauche aujourd’hui gagnerait en crédibilité à ne pas verser dans la débauche populiste et dans la course au milliards juste pour le plaisir de voir Nicolas Sarkozy se faire coincer par des finances publiques désastreuses, alors que lui-même ne rêve que de dépenser. Sinon, tous les citoyens en paieront la facture au final.
J’attends de nos hommes politiques de vraies positions politiques, basées sur une vision à moyen et long terme, et j’attends que nous prenions tous en main ce problème au niveau européen car toute action de portée inférieure aurait une efficacité trop limitée à mon sens.
Cette crise est l’occasion de sortir de notre politique de confort et de lancer des initiatives d’envergure, d’enfin tirer les fruits des cinquante années passées à construire l’Europe. J’espère que cela ne sera pas encore une occasion manquée...