Non à Sarko

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Le stress monte au QG de campagne

vendredi 9 mars 2007

De Libération :

Pour se rassurer, Sarkozy fait suer son QG

Depuis le début de la semaine, le candidat UMP ne cache pas son inquiétude. Mine renfrognée, humeur de chien : tel est Nicolas Sarkozy depuis le début de la semaine. Hier encore, dans son QG de campagne, « il nous en a mis une couche à chacun », confie un de ses plus proches collaborateurs. En dépit de dizaines de sondages qui le donnent vainqueur au second tour, le patron de l’UMP est inquiet, nerveux. Il cherche à donner un nouveau souffle à sa campagne « installée dans la routine », juge-t-il, et n’est pas dupe des « trompe-l’oeil » qui l’entourent : des salles de meeting pleines, une machine électorale au sommet de sa puissance et une famille politique (chiraquiens compris) a priori à sa botte. Course en tête. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas content : « Soyez plus inventifs. Continuez à me permettre d’avoir de l’avance, c’est ce qui me permet de préserver ma liberté de ton », a-t-il lancé à son équipe. ça, c’était pour les amabilités publiques. Car il s’est aussi plaint de « l’embourgeoisement » de certains membres de son staff se comportant comme « des parvenus ». Et à en croire un autre membre de son équipe, ses « gueulantes des derniers jours sont terrifiantes ». Cette crise du candidat, qui fait la course en tête depuis janvier, est-elle passagère ou traduit-elle l’angoisse de celui qui connaît les faiblesses de sa campagne ? « Il voit parfaitement les choses qui ne fonctionnent pas, et c’est lui le plus à même de les rectifier. Pour lui, la course présidentielle est une ascension continue, et il nous met la pression pour que l’on soit à l’affût du coup suivant », veut se rassurer un de ses bras droits.

Sorties. Le constat de Sarkozy est qu’il y a urgence à revenir au projet, aux idées et aux propositions pour que le débat s’organise autour de lui. « Ce n’est plus nous qui donnons le tempo des débats », a-t-il déploré devant son premier cercle... sans pour autant citer Bayrou. Officiellement, la percée du candidat centriste n’inquiète pas le QG sarkozyste : « Si on n’est pas capable de battre Bayrou même au second tour, mieux vaut arrêter de faire de la politique », assure un député. Pourtant, le Béarnais est devenu une cible pour les ténors de l’UMP, tel François Fillon ( Libération d’hier) qui cherche à démontrer que « sa stratégie est illusoire, fade et inquiétante ». Autre souci pour Sarkozy : Chirac. Les relations se sont distendues ces derniers jours avec l’Elysée, qui n’a pas apprécié que le candidat organise une conférence de presse sur la politique étrangère puis une convention sur la défense hier (lire page ci-contre) avant que le président de la République ne fasse part de ses intentions électorales. Depuis un mois, Sarkozy tentait d’imposer à Chirac son calendrier. A savoir une annonce de son retrait entre le 22 et le 25 février, comme le claironnaient les sarkozystes. Mais comme prévu, le chef de l’Etat a choisi d’attendre le dernier moment pour annoncer, la semaine prochaine, qu’il ne se représentera pas. Quant à son soutien, ils sont nombreux au QG à redouter qu’il se transforme en peau de banane.

Pour tenter de se relancer et de dissiper les malaises, Sarkozy va arrêter dans les tout prochains jours les grosses sorties trop médiatisées au profit « de sorties d’ambiance en petit comité ». Ses discours vont être allégés de leur trop-plein de références historiques pour des propositions concrètes. Enfin, dès qu’il aura quitté l’Intérieur, il « fera trois journées en une », assure un conseiller. Suffisant pour se rassurer ?

Voir en ligne : Libération : Pour se rassurer, Sarkozy fait suer son QG

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