Les renseignements généraux (RG) au service du Ministre Candidat ?

Nicolas Sarkozy a réaffirmé jeudi à Saint-Quentin (Aisne) n’avoir "pas commandé" d’enquête sur l’entourage de sa rivale pour l’Elysée Ségolène Royal, assurant qu’il ne quitterait pas son ministère.

"C’est parfaitement ridicule. Je comprends très bien que M. (François) Hollande veuille reprendre la main pour mener une campagne en lieu et place de Mme Royal, vu la situation de la candidate. Je n’ai rien commandé, j’ai autre chose à faire, mon cabinet n’a jamais rien commandé, c’est une tempête dans un verre d’eau pour essayer de faire oublier les sondages", a-t-il déclaré en marge d’un déplacement de campagne.

"M. Hollande devrait laisser Mme Royal faire campagne. M. Hollande est machiste", a-t-il ironisé. "Le PS a choisi une candidate, ce n’est pas M. Hollande qui est candidat. Qu’il la laisse faire campagne".

"Cela traduit une très grande nervosité. D’ailleurs, je le comprends, il y a de quoi être nerveux", a poursuivi le ministre-candidat.

Il a par ailleurs affirmé qu’il ne quitterait pas son ministère, comme le PS l’a exigé suite à cette affaire. "M. Hollande était (premier) secrétaire du PS quand M. Jospin était candidat. M. Hollande allait toutes les semaines à Matignon pour conseiller le candidat. Pourquoi ne lui-a-t-il alors pas demandé ce qu’il me demande aujourd’hui ?"

Le Canard enchaîné de mercredi avait révélé l’existence d’une fiche des renseignement généraux sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France qui a rejoint la campagne de Mme Royal, ajoutant que les RG avaient mené des investigations le concernant sur "ordre en provenance du cabinet" du ministre de l’Intérieur.

Les RG ont reconnu jeudi l’existence d’une telle fiche, tout en assurant qu’elle avait été actualisée "automatiquement, et sans ordre" lorsqu’il a rejoint l’équipe de Mme Royal.

Le PS a demandé mercredi le départ de M. Sarkozy du gouvernement, dénonçant le "mélange des genres" entre le ministre et le candidat.

M. Sarkozy, sans donner de date précise, a récemment indiqué qu’il quitterait le gouvernement "quelques semaines" avant l’élection.

Nicolas avait dit vouloir rester au ministère de l’intérieur pour "se protéger". Cette "protection" semble un peu trop efficace ! Effectivement, ce fait de campagne ne permet pas de faire avancer le débat de fond, mais nous éclaire une fois de plus, s’il en était nécessaire, sur la personnalité et les méthodes de Nicolas Sarkozy...